Meref-SFD et ses partenaires outillent 40 institutions de la microfinance.
Après trois jours de discussion et de partage d’expérience, les rideaux sont tombés le jeudi 1er septembre 2022, à Azalaï Grand hôtel de Bamako sur les travaux de l’atelier consacré à la transition agro écologique et la finance verte. Cette session de formation qui a regroupé une quarantaine de participants issus d’institutions du secteur de la microfinance a été organisée par le Mécanisme de Refinancement des Systèmes Financiers Décentralisés (Meref-SFD), en partenariat avec le projet "Promotion du financement agricole en faveur des exploitations agricoles et des entreprises agro-industrielles en milieu rural"(AgroFinance) de l’initiative GIZ, le Projet de Financement inclusif des filières agricoles (INCLUSIF), l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Mali ‘(APSFD-Mali) et le Centre de Promotion et d’Appui aux Systèmes Financiers Décentralisés (CPA/SFD). Il s’agissait pour l’éminent consultant Burkinabè, Abdou Rasmané Ouedrago d’éclairer davantage la lanterne des participants sur l’agroécologie et la finance verte qui sont des notions faiblement ou non prises en compte dans la gestion des Systèmes Financiers Décentralisés.
La cérémonie de clôture a été présidée par le représentant du ministère de l’Industrie et du Commerce, Alassane Ibrahima Diall, non moins coordinateur de la CPA. C’était en présence du président de l’Apsfd-Mali, Modibo Coulibaly.
Il n’y a pas de fumée sans feu. En effet, la détérioration de notre environnement joue forcement sur la rentabilité voire la pérennité des activités financées par les SFD. La gestion de ces risques environnementaux exige la prise en compte des dimensions agroécologiques et financements verts dans les choix de gestion (développement de produit vert, analyse des impacts environnementaux des projets financés, etc…). C’est dans ce contexte que le Mécanisme de Refinancement des Systèmes Financiers Décentralisés (MEREF-SFD), et ses partenaires ci-dessus cités ont décidé de mener des actions pour l’insertion des aspects agroécologiques et financements verts dans les politiques de financement et de fonctionnement des SFD. A ce titre, cet atelier visait les objectifs suivants : « Comprendre les concepts fondamentaux de la transition agro écologique à travers les dix principes de la FAO; Comprendre les concepts fondamentaux de la finance verte et le rôle des SFD dans l’accès aux produits et services verts ; Identifier les opportunités de la finance verte pour les SFD ; Comprendre l’environnement global de la finance verte et développer des connaissances sur ce sujet ; Appréhender les enjeux des nouvelles pratiques Environnementales Sociales et Gouvernance (ESG) ; Connaitre les étapes pour concevoir les produits d’épargne et de crédit verts qui répondent aux besoins des cibles afin de les intégrer dans les pratiques quotidiennes ; Comprendre les défis liés à l’intégration de la finance verte dans les politiques et procédures de la microfinance ; Faire connaitre les initiatives en cours au Mali (Agrofinance, MEREF-SFD, CNOP et Projet Inclusif).
Le défi de comportement face à l’écosystème
Selon le consultant formateur Ouedrago, on entend par Transition agroécologique, un processus par lequel on essaie de revoir nos pratiques qui impacte de façon néfaste l’environnement de sorte qu’on adopte non seulement des comportements beaucoup plus respectueux de cet environnement, mais aussi et surtout des pratiques agricoles plus respectueuses de l’écosystème. De son analyse, il faut comprendre par écosystème, la vie en harmonie entre tous les êtres vivants, c’est-à-dire l’homme, les animaux et tout ce qui concerne les végétaux. Pour réussir cette Transition agroécologiques, il a indiqué qu’il faut dans un premier temps de la volonté et de la mobilisation de l’ensemble des acteurs notamment les dirigeants politiques, les ONG, les institutions de microfinance, les organisations paysannes à la base et qu’ils acceptent de se donner la main pour identifier l’ensemble des besoins de tous les intervenants dans le secteur agroécologique. Cela, afin que tous sera développer dans le cadre de cette transition puisse aller en adéquation avec les besoins des producteurs agricoles à la base. Pour ce faire, il a insisté sur la synergie des actions. Car selon, c’est cette synergie qui va faciliter d’identifier les besoins des producteurs en termes d’équipements et de techniques pratiques. Parlant de la finance verte, le burkinabè a expliqué qu’il s’agit de la finance qui contribue à améliorer le climat qui subit un changement se manifestant par des sécheresses, des inondations, des incendies. A le croire, toutes ces manifestations sont le résultat de nos comportements en termes négatifs sur l’environnement. A ses dires, il s’agit de développer des produits financiers qui puissent contribuer à résoudre ou à réduire les effets néfastes de ce changement climatique en finançant les pratiques respectueuses de l’environnement. C’est pourquoi, Abdou Rasmané Ouedrago a salué les organisateurs de cet atelier.
La formation, comme arme de la synergie des actions
De son côté, le président de l’Apsfd-Mali a apprécié la qualité des messages donnés au cours de la formation. Modibo Coulibaly a ensuite laissé entendre que cette session de formation contribue à renforcer les capacités de résilience des couches cibles vulnérables aux défis des changements climatiques. Car, dit-il quand tu formes les institutions de microfinance, ce sont les populations cibles qui seront bénéficiaires des connaissances acquises. « Ce genre de d’atelier contribue à consolider nos institutions réciproques. Nous devons continuer à former pour renforcer nos capacités opérationnelles », a-t-il lancé. A cet égard, il a recommandé que les notions apprises doivent être mises en application après cette formation théorique. Exprimant sa gratitude et sa reconnaissance aux organisateurs, il a affirmé que si cette initiative de Meref-SFD et ses partenaires n’existait pas, il fallait l’inventer.
Pour sa part, le représentant du ministère de l’Industrie et du Commerce, a soutenu que le Meref-SFD est entrain de combler les attentes. En guise d’argument, Alassane Ibrahima Diall, non moins coordinateur de la CPA a précisé que la valorisation du secteur de la microfinance passe nécessairement par le renforcement des capacités des ressources humaines. A cet effet, il a reconnu que cet atelier contribuera à renverser la tendance de l’agriculture conventionnelle.
La redaction